Quel est le sens de cette fête de la Présentation au Temple ?
Dans l’ancienne alliance, quand un garçon était le premier enfant de sa mère, il était un premier-né et son père avait l’obligation de le racheter. Quelle était la signification de cette loi ? (...) Les premiers-nés étaient regardés par Dieu comme lui appartenant, et devaient servir Dieu au désert en remplissant les fonctions de prêtre.
Les premiers-nés qui ne pouvaient pas être remplacés dans leur fonction sacerdotale durent, par ordre divin, être rachetés au prix de 5 sicles d’argent : tous les premiers-nés durent être rachetés de génération en génération. Cela ne voulait pas dire que les premiers-nés cessaient d’être la propriété de Dieu, mais seulement qu’ils étaient libérés de l’obligation de servir le Seigneur dans le temple. Ils étaient de ce fait tenus de prendre fait et cause pour les intérêts de Dieu dans le peuple au milieu duquel ils avaient été envoyés par le Seigneur.
Quand un père vraiment pieux rachetait son fils, ses pensées se portaient donc vers l’avenir de l’enfant. En présentant son fils à Dieu, il montrait qu’il reconnaissait que son enfant ne lui appartenait pas mais lui était confié par Dieu. En rachetant son fils, il comprenait que son rôle de père était d’élever son fils de telle sorte que celui-ci devint apte à servir Dieu non pas dans le temple mais dans la vie profane.
Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Tout d’abord que nos enfants ne nous appartiennent pas ; ils appartiennent à Dieu qui nous les confie pour que nous leur apprenions à découvrir la mission particulière qu’il leur destine sur terre. Ce qui suppose un rôle actif des parents, et particulièrement du père, dans l’éducation de ses enfants. Analyser ses enfants, les aider activement à développer leurs talents. Le rôle passif, également nécessaire, consiste à corriger l’enfant de ses défauts, mais il n’est pas suffisant. Le rôle actif consiste à guider leur intelligence pour les éveiller au sens des responsabilités sociales.
Nous assistons à l’éveil d’une génération de pères qui prennent leurs responsabilités dans l’ordre social et politique, alors que la génération de leurs parents a souvent hélas délaissé ce rôle et ne s’est pas engagée dans le combat social et politique. Dans les décennies passées, le message que donnaient consciemment ou inconsciemment beaucoup de parents était : « Mon fils, ce qui est important, c’est de réussir ta carrière. La France s’écroule, fais-toi au moins une bonne situation. » Les enfants de cette génération, de notre génération, ont récolté des générations antécédentes un pays ruiné moralement, et comprennent désormais qu’on n’est pas sur terre pour réussir socialement, mais pour servir Dieu et pour contribuer à la relève morale de notre pays.
Chers parents, chers pères en particulier, vous êtes, et c’est votre honneur, conscients de cela. Préparez vos enfants aux combats de demain en les associant aux combats d’aujourd’hui.
Parlez avec vos enfants de politique plutôt que de cinéma. A table discutez d’histoire plutôt que de séries Netflix. Chefs scouts : dans vos unités, sachez parler de choses profondes à vos scouts, à vos guides. En particulier par les veillées : le vénérable Père Sevin, fondateur du scoutisme catholique en France disait : «Les feux de camp menés à la scoute sont un trop beau et trop puissant moyen d’action sur les âmes pour que nous nous désintéressions de leur préparation, ou que nous les laissions profaner par des insignifiances ou des inepties.
»
Abbé Depeyre