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L'instruction en famille : dernier rempart de la responsabilité parentale

Iseul Turan • 29 novembre 2020
Le projet de loi présenté le 9 décembre de cette année propose l’interdiction de l’instruction en famille dit «IEF » ou école à la maison, réalité qui ne concerne que 0,5% des enfants Français. Il y a pourtant urgence à défendre cette liberté fondamentale qu’est le choix parental des modes d’instruction dans la mesure où il s’agit du dernier rempart contre la destruction totale du principe de la responsabilité parentale. Si cette loi passe, tous les parents en paieront le prix. 


La possibilité de l’instruction en famille se fonde sur un couple responsabilité/liberté fondamentale pour notre société toute entière. Les parents ont en principe le devoir, la responsabilité, d’élever leurs enfants dans la sécurité et la salubrité, et de les instruire. Ils ont même à ce sujet une obligation de résultat. Pour ce faire, ils disposent normalement de toutes latitudes et toutes libertés – c’est la condition d’un juste exercice de leur autorité parentale que de les mettre dans la situation d’exercer des choix éclairés. Ce cadre d’exercice de la responsabilité parentale a un nom : il s’agit de la « liberté éducative ». 

Cette « liberté éducative » s’exerce dans tous les actes parentaux du quotidien : des mathématiques à la politesse, de la spiritualité à la grammaire, en passant par l’apprentissage de la propreté à la lecture. C’est aux parents de choisir les moyens d’atteindre un résultat suffisant pour permettre à leurs enfants de vivre en société, dans le respect de leur sécurité et stabilité physique et psycho-affective. 

C’est l’exercice de ce couple devoir / liberté qui permet un demain : l’éducation donnée aux enfants et plus globalement toutes les transmissions intergénérationnelles assurent la survie du corps social en tant que tout unifié et cohérent. Il est donc normal que ce devoir, ce droit et cette liberté reviennent entièrement aux citoyens. 

L’école gratuite, nationale et républicaine, qui a pour objet la diffusion et le maintien des valeurs républicaines est devenue l’unique possibilité d’instruction des enfants pour beaucoup de parents. Le système de financement de ces seules écoles par l’impôt oblige les parents qui font le choix d’autres institutions à payer deux fois. Dans une société dont le modèle économique est le foyer à double salaire, cette contrainte s’avère dans les faits coercitive. De même la mobilité géographique qu’induisent nos modes de vie modernes réduit largement les relais qu’offraient naturellement la proximité familiale. Dans les faits, donc, le choix de l’instruction en famille s’avère pour la majorité totalement illusoire. 

Il n’en n’est pas moins le témoin du rôle social symbolique de la famille, et de la place prépondérante des parents dans la cité dans l’ordre politique naturel d’une société, par la préparation de l’avenir qu’ils assurent. Pierre-Charles Chesnelong, lors des débats avec Jules Ferry ne disait pas autre chose lorsqu’il attaquait le principe de l’école républicaine : « Que faites-vous de la famille par vos lois d’enseignement ? […]Vous mutilez son droit et vous restreignez son devoir ; vous la diminuez deux fois. Le père n’est vraiment père que lorsqu’il peut remplir complètement tous les devoirs de la paternité et en exercer librement tous les droits (Très bien ! très bien ! scandait alors la droite de l’hémicycle). » 

La liberté des parents de choisir le mode d’instruction de leurs enfants, jusqu’à prendre la décision de l’assurer eux-mêmes n’est pas une question pratique, c’est une question de principe. Aucun argument pratique et circonstanciel (radicalisation, violences) n’est supérieur à ce principe ; ces dérives sont prévues dans les lois qui punissent tout manquement à la responsabilité parentale, justement !
Le maintien de cette liberté est donc fondamental dans la mesure où elle est la marque de confiance d’un Etat dans la première cellule pré politique qu’est la famille, et en cela elle concerne toutes les familles. 
La responsabilité parentale est déjà attaquée de toutes parts, avec par exemple la récente loi sur les modes d’exercice de l’autorité parentale (loi dite « sur la fessée ») ; toutes ces lois dépossèdent les parents de leur responsabilité au profit d’un contrôle croissant de l’Etat sur les choix des familles. Interdire l’école à la maison, c’est une nouvelle infantilisation des parents, qui répond à l’infantilisation généralisée de la société. Les libertés publiques sont la condition d’exercice de nos responsabilités en tant que citoyens. Sans ces libertés, nous ne sommes plus que d’éternels mineurs sous la coupe d’un Etat totalisant. 

Se battre pour le maintien de la possibilité de l’instruction en famille est une urgence absolue. C’est se battre pour la reconnaissance de la responsabilité et des libertés parentales, c’est nous laisser rester maitres de notre destin,


par Abbé Depeyre 8 février 2021
Quel est le sens de cette fête de la Présentation au Temple ? Dans l’ancienne alliance, quand un garçon était le premier enfant de sa mère, il était un premier-né et son père avait l’obligation de le racheter. Quelle était la signification de cette loi ? (...) Les premiers-nés étaient regardés par Dieu comme lui appartenant, et devaient servir Dieu au désert en remplissant les fonctions de prêtre. Les premiers-nés qui ne pouvaient pas être remplacés dans leur fonction sacerdotale durent, par ordre divin, être rachetés au prix de 5 sicles d’argent : tous les premiers-nés durent être rachetés de génération en génération. Cela ne voulait pas dire que les premiers-nés cessaient d’être la propriété de Dieu, mais seulement qu’ils étaient libérés de l’obligation de servir le Seigneur dans le temple. Ils étaient de ce fait tenus de prendre fait et cause pour les intérêts de Dieu dans le peuple au milieu duquel ils avaient été envoyés par le Seigneur . Quand un père vraiment pieux rachetait son fils, ses pensées se portaient donc vers l’avenir de l’enfant. En présentant son fils à Dieu, il montrait qu’il reconnaissait que son enfant ne lui appartenait pas mais lui était confié par Dieu. En rachetant son fils, il comprenait que son rôle de père était d’élever son fils de telle sorte que celui-ci devint apte à servir Dieu non pas dans le temple mais dans la vie profane. Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Tout d’abord que nos enfants ne nous appartiennent pas ; ils appartiennent à Dieu qui nous les confie pour que nous leur apprenions à découvrir la mission particulière qu’il leur destine sur terre. Ce qui suppose un rôle actif des parents, et particulièrement du père, dans l’éducation de ses enfants . Analyser ses enfants, les aider activement à développer leurs talents. Le rôle passif, également nécessaire, consiste à corriger l’enfant de ses défauts, mais il n’est pas suffisant. Le rôle actif consiste à guider leur intelligence pour les éveiller au sens des responsabilités sociales. Nous assistons à l’éveil d’une génération de pères qui prennent leurs responsabilités dans l’ordre social et politique , alors que la génération de leurs parents a souvent hélas délaissé ce rôle et ne s’est pas engagée dans le combat social et politique. Dans les décennies passées, le message que donnaient consciemment ou inconsciemment beaucoup de parents était : « Mon fils, ce qui est important, c’est de réussir ta carrière. La France s’écroule, fais-toi au moins une bonne situation. » Les enfants de cette génération, de notre génération, ont récolté des générations antécédentes un pays ruiné moralement, et comprennent désormais qu’on n’est pas sur terre pour réussir socialement, mais pour servir Dieu et pour contribuer à la relève morale de notre pays. Chers parents, chers pères en particulier, vous êtes, et c’est votre honneur, conscients de cela. Préparez vos enfants aux combats de demain en les associant aux combats d’aujourd’hui. Parlez avec vos enfants de politique plutôt que de cinéma. A table discutez d’histoire plutôt que de séries Netflix. Chefs scouts : dans vos unités, sachez parler de choses profondes à vos scouts, à vos guides. En particulier par les veillées : le vénérable Père Sevin, fondateur du scoutisme catholique en France disait : « Les feux de camp menés à la scoute sont un trop beau et trop puissant moyen d’action sur les âmes pour que nous nous désintéressions de leur préparation, ou que nous les laissions profaner par des insignifiances ou des inepties. » Abbé Depeyre
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